Serial Killers
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Serial Killers

Classement alphabétique, définitions et comportements des tueurs en série
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Tablette 11″ Xiaomi- Mi Pad 6 global version (coupon + code promo)
224.97 €
Voir le deal

 

 Le synthèse des éléments recueillis

Aller en bas 
AuteurMessage
Kay
Admin
Kay


Messages : 41
Date d'inscription : 05/11/2007
Age : 54
Localisation : Belgique

Le synthèse des éléments recueillis Empty
MessageSujet: Le synthèse des éléments recueillis   Le synthèse des éléments recueillis Icon_minitimeDim 3 Fév - 21:53

La synthèse des éléments recueillis




La synthèse des éléments recueillis (ou l'évaluation du crime) revient à apprécier le comportement du criminel et de la victime lors du passage à l'acte. Elle s'appuie sur le mode opératoire et la signature (1), la mise en scène et la pose (2), lesquels interviennent dans le scénario criminel (3)

1) Le mode opératoire et la signature

Le mode opératoire est ce que fait le criminel quand il commet son crime. C'est le scénario criminel. Par exemple, il entre par effraction, étrangle sa victime et repart avec ses bijoux. C'est un concept dynamique et évolutif. Il tient compte en particulier de son niveau de maturité et de perfectionnement. Ainsi, le même tueur peut se faire passer pour un plombier, étrangler sa victime et rester sur les lieux pour vider l'appartement. En cas de série criminelle, l'identité absolue des modus operandi n'existe pas. La réalité rejoint rarement la fiction des films américains. Il est possible que certains faits dans leur chronologie reviennent, en particulier pendant le crime. Mais des variations apparaissent à un moment ou à un autre. Elles sont inhérentes à l’évolution du criminel, en action dans le temps et en interaction avec son environnement. Si un tueur en série commet ses crimes sur une longue période, parfois même durant toute une vie, l’adolescent qu’il était ne tuait pas de la même façon que le vieillard qu’il est devenu. Des évènements marquants dans sa vie, peuvent l’amener à changer de scénario (décès, déception sentimentale, licenciement, mariage, naissance ...). Des déplacements géographiques peuvent modifier son environnement social et son mode de vie (déménagement, départ en vacances, voyage, vagabondage ...). Sa pathologie criminogène peut s’aggraver, etc. ... Les criminels narcisso-sexuels organisés modifient même parfois volontairement leur mode opératoire pour brouiller les pistes. Les plus sadiques, notamment, aiment jouer avec la police et les médias. D’autres enfin, peuvent réagir impulsivement face à une circonstance imprévue (résistance de la victime, témoin inattendu, arme défaillante ...). Les avocats de la défense et certains enquêteurs tentent alors de montrer que le mode opératoire n’est pas identique dans toutes les affaires, que ces crimes n’ont pas pu être commis par la même personne. C’est oublier la signature du tueur.
La signature est ce que fait le criminel, qu’il n’était pas nécessaire de faire pour commettre son crime. Autrement dit, c’est ce que le criminel accomplit pour se réaliser lui-même. Par exemple, il n’était pas obligé de retourner le cadavre ou de le mutiler après le crime. C’est un concept statique, intangible, qui révèle le sens à donner au fantasme singulier du tueur.
Ce fantasme structure son être, lui donne un sens à sa vie, de sorte qu’il apparaît dans ses antécédents comme dans ses actes à venir. Si un assassin commet des crimes pour infliger des souffrances ante mortem à des femmes, ou les obliger à le supplier pour les laisser en vie, c’est une signature. Elle ne changera pas, quand bien même le tueur lisait ses lignes. Il imaginerait peut-être ses méthodes différentes ou plus ingénieuses. Mais il faudrait toujours torturer ces femmes. De plus, la signature permet de mieux reconstituer le scénario criminel, puisque l’auteur agit selon son fantasme et le scénario qui l’accompagne. Par exemple, si c’est la phase post mortem qui manifestement l’intéresse, il est probable qu’il ait négligé la phase ante mortem. Il faut donc s’attendre à ce qu’il n’ait pas ou peu discuté avec sa victime, et qu’il soit rapidement passé à l’acte. A l’inverse, si c’est la phase ante mortem qui retient toute son attention, il a vraisemblablement voulu se débarrasser rapidement du cadavre, avec toutes les conséquences que cela comporte.

2) La mise en scène et la pose.

La mise en scène fait partie du mode opératoire. Le tueur laisse volontairement apparaître ce qui ne s’est pas réellement passé. Il essaye d’orienter les enquêteurs sur une fausse piste. C’est une composante du scénario criminel, car il s’est senti obligé de la prévoir pour commettre son crime.
L’exemple type est l’homicide maquillé en suicide ou en cambriolage qui aurait mal tourné. Il faut savoir que la clé des meurtres intrafamiliaux est la mise en scène. De manière générale, plus le criminel est proche de sa victime, plis il tentera de brouiller les pistes pour détourner les soupçons. La question principale que l’enquêteur doit alors se poser est de savoir s’il y a un facteur personnel dans le crime, et notamment si :

On a retrouvé la victime à son domicile (en particulier dans l’eau).
On l’a étranglé manuellement.
On lui a infligée un traumatisme au visage.
Le corps a été caché sur les lieux du crime, notamment pour éviter qu’un enfant de la maison découvre le corps.
Un rescapé a raconté que le cambrioleur n’a pas neutralisé l’occupant qui représentait la plus grande menace pour lui.
Ce rescapé a mis en scène un crime sexuel sans preuve d’agression sexuelle.
Le même rescapé a, pour se faire, remonté le soutien-gorge et abaissé le slip de la victime.
Il a enveloppé le corps, pour qu’il soit confortablement installé ou pour le protéger.
Il a fait croire à un cambriolage alors que la victime et l’environnement sont à bas risques.
Il a simplement fait disparaître une victime à bas risque, comme une mère qui signale l’enlèvement (et non la disparition) de son enfant après l’avoir laissé seul assez longtemps, etc.

Ce sont autant de facteurs personnels qui doivent interpeller. Il suffira ensuite de vérifier les alibis et de procéder par élimination.
L’intérêt de la mise en scène est aussi de dévoiler davantage la personnalité du tueur. De manière générale, il "veut faire croire à". Cela renvoie à ce qu’il ne veut pas montrer, et donc souvent à ce qu’il ne veut pas être ou ce qu’il ne veut pas avoir fait. Par exemple, il ne veut pas être pris pour un fou parce que ce crime ne lui ressemble pas. Ses motivations sont le plus souvent de deux ordres : il veut manipuler les autorités (plutôt organisé, le proche assassin notamment) ou/et il veut se déresponsabilisé du crime (plutôt inorganisé, le solitaire qui traîne dans les parages).
Prenons le cas où il veut faire croire qu'un crime sexuel impulsif a été commis à l'endroit où le corps a été découvert (liens apparents, corps habillé, slip baissé, soutien-gorge remonté, sac à main intact à proximité, ticket de caisse datant du jour de la disparition, sur un terrain vague en pleine ville). Or, il l'a manifestement tué ailleurs (liens lâches et noués post mortem, victime rhabillé, date de la mort remontant à trois jours). S'il veut amener les enquêteurs sur la piste d'un tueur inorganisé, puisque impulsif, c'est qu'il est ou qu'il se sent plutôt organisé. On peut envisager le cas d'un père de famille, bien sous tous rapports, qui n'aimerait pas que l'on découvre la face cachée de sa personnalité. On pourrait même penser qu'il regrette son acte et que la mise en scène lui a permis de se dépersonnaliser : c'est un tueur fou qui a commis ça, pas moi.
L'hypothèse du schizophrène n'est pas non plus à négliger : Dr. Jeckyll n'accepterait pas ce que Mr. Hyde a fait, etc. … Autant d'éléments qui méritent d'être confirmés ou infirmés par les autres indicateurs.

La pose en revanche, fait partie de la signature. Le tueur positionne le corps ou/et ritualise la scène du crime après la mort. Il exprime consciemment ou non un message particulier, au travers de la victime qui joue le rôle d'accessoire.
Il faut distinguer la dégradation du corps et la ritualisation de la scène du crime. La dégradation est l'atteinte post mortem à l'intégrité physique. Ce sont des violences sexuelles ou non qui dégradent le corps. Elle renvoie à un crime sexuel alimenté par la colère, destiné à prouver sa force. L'auteur peut être qualifié au plan criminologique de compulsif ou borderline (état limite). C'est un déséquilibré animé par une revanche semi pathologique, semi normale. En dehors d'un contexte particulier favorisant le passage à l'acte, il peut avoir un comportement ordinaire dans la société. S'il est plus organisé, c'est l'excitation de la traque, de la mise à mort qui est importante. C'est la satisfaction de laisser sa victime dans une posture spéciale, montrant combien il est capable de battre le système. La ritualisation, quand à elle, s'observe sur une scène de crime imprégnée de symbolisme. Des objets ou des parties corporelles prennent une dimension fétichiste. Des représentations singulières, illogiques ou incompréhensibles a priori, jalonnent les lieux. Cela va de l'environnement géographique (noms de rue évocateurs, près d'un cimetière ou d'un lieu chargé d'histoire…) jusqu'à l'infime élément altérant le cadavre (un papillon dans la gorge, un des péchés capitaux écrit sur le ventre…). Il s'agit en principe d'un individu animé par un fantasme de longue date. Il est organisé s'il contrôle la pose, et inorganisé s'il ne la contrôle pas. En cas de série criminelle avec pose, la probabilité d'avoir à faire à un seul tueur est extrêmement élevée.

3) Le scénario criminel

Le scénario criminel reconstitue la chronologie des faits la plus probable. On parle également des aspects dynamiques de la scène du crime. Il est d'usage de prendre comme point de repère les évènements tenus pour acquis. Ceux-ci résultent des conclusions médico légales, des résultats scientifiques et techniques, mais aussi des déductions empiriques évidentes. Par exemple, la cause de la mort est l'égorgement, aucune trace de sang n'est constatée sur les lieux où le corps est découvert, donc la victime a été tuée ailleurs puis transportée à cet endroit.
Il est indispensable de distinguer les séquences du mode opératoire, avant, pendant et après le passage à l'acte. Cela permet de mieux cerner l'évolution du niveau de contrôle de l'auteur et sur quelle(s) composante(s) du scénario il porte chronologiquement son attention. Ainsi, un corps mutilé retrouvé sur une scène de crime désordonnée renvoie à un tueur inorganisé. Mais la victime en question a été prise en auto-stop dans la nuit près d'une gare, ce qui renvoie à un tueur organisé. Finalement, le tueur est mixte parce qu'il s'est montré organisé avant le passage à l'acte, et inorganisé pendant ou/et après le passage à l'acte. Par conséquent, il est parti organiser mais devenu inorganisé, ce qui montre bien qu'il a perdu à un moment donné le contrôle de la situation.
Or, s'il est organisé au départ, les composantes du scénario n'ont pas été choisies au hasard : l'auto-stoppeuse, la nuit, la gare ont leur importance. Et s'il est inorganisé à l'arrivée, la mutilation n'a probablement pas été planifiée (escalade criminelle), tout comme le terrain vague d'opportunité. Il était donc fort improbable, notamment, qu'il dépose le corps à la gare après son crime ou qu'il s'attaque de nouveau à une auto-stoppeuse dans la nuit.
Cet état d'esprit général permet de proposer les enchaînements les plus vraisemblables entre les différentes composantes du scénario, pour chaque séquence du mode opératoire. Dans le cas présent, le tueur a pu attendre dans sa voiture près de la gare, sélectionner sa victime parmi les voyageurs, la suivre jusqu'à ce qu'elle lève le pouce, converser quelque peu et l'amener à l'endroit prévu pour le crime. C'est typiquement organisé. Puis, sur place, la victime a résisté, elle est sortie du véhicule et il l'a rattrapée en s'acharnant sur elle au couteau. Pris dans son élan, il l'a décapité, démembrée et éviscérée. C'est alors qu'il panique, parce que rien ne s'est passé comme prévu, et dépose le cadavre sur le terrain vague le plus proche qu'il connaît. C'est typiquement organisé.
Cette reconstitution n'est bien entendu qu'une hypothèse de travail. Elle doit être complétée par toutes les informations à disposition, et confirmée par les autres indicateurs. Mais elle est bien plus probable, par exemple, que celle du conducteur qui passe par hasard devant la gare, qui rend service à la première venue, et qui, pris d'une pulsion sexuelle, s'arrête sur un terrain vague, la mutile de son vivant et abandonne son corps après avoir fait disparaître tout indice compromettant.


Revenir en haut Aller en bas
https://serialkillers.kanak.fr
 
Le synthèse des éléments recueillis
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les éléments du profilage

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Serial Killers :: Définitions et comportements :: Définitions et comportements-
Sauter vers: