Serial Killers
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 Le paranoïaque

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Kay
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Kay


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MessageSujet: Le paranoïaque   Le paranoïaque Icon_minitimeDim 3 Fév - 21:42

Le paranoïaque



Le paranoïaque est un délirant. Il émet des idées fausses, généralement centrées sur un thème personnel ou affectif, et en totale opposition avec la réalité ou l'évidence. Plus précisément, il est atteint d'un délire d'interprétation : sa perception est exacte, mais sa conception est erronée. Ce délire est logique parce qu'il part toujours du réel et que les interprétations restent vraisemblables. Si bien qu'il peut être partagé par l'entourage. Il est également systématisé, dans le sens où il est stable, bien construit et même susceptible de s'enrichir. Il s'organise autour d'interprétations délirantes, s'articulant les unes aux autres sans jamais altérer le noyau central. Mais l'essentiel est que le sujet se sent persécuté. Par exemple, il voit un enfant dans la réalité, mais il se sent immédiatement martyrisé parce que son aspect physique est très proche de l'image qu'il se fait de son persécuteur. On dit alors qu'il l'a désigné, parce qu'il en a un profil plus ou moins précis dans ses fantasmes. Il peut alors le tuer si il croit que sa vie est en danger, sachant qu'elle le sera vraiment dans son esprit. On remarque que cette psychose est souvent d'apparition tardive (45-50 ans). Le sujet traduit rapidement son délire d'interprétation dans son comportement, de sorte que la paranoïa est un caractère. Mais c'est au départ un délire à part entière, dont les formes passionnelles et perverses se retrouvent plus souvent qu'on ne le croit chez les tueurs en série moins inorganisés ou même mixtes.
Le caractère paranoïaque se reconnaît dans l'association des traits suivants : la fausseté du jugement, la méfiance, la psychorigidité et l'hypertrophie du Moi. La fausseté du jugement revient à dire que ses idées ont pour point de départ une croyance a priori, que le sujet est incapable de remettre en cause. Sa logique est ensuite faussée par la passion, ce qui l'amène à ne pas tenir compte de l'opinion des autres et à être toujours à côté des vrais problèmes. Cette emprise affective est assez forte pour lui interdire une conception exacte du monde extérieur et de lui-même, car elle pèse sur les images actuelles comme sur les souvenirs. Elle ne laisse parvenir à sa conscience que des notions partiellement sélectionnées, systématiquement tronquées et incomplètes. Sous l'apparence trompeuse d'une pure démarche intellectuelle, ce type de raisonnement est en réalité de nature hyper affective. Ainsi, s'il a été traumatisé par une prostituée longtemps auparavant, il peut en vouloir à certaines femmes parce qu'elles ressemblent, ne serait-ce que physiquement à cette prostituée.
La méfiance résulte du thème persécutif de ce jugement. Son extrême sensibilité accroît le sentiment d'agression. Il se tient sur ses gardes, les nerfs à vif, avec une attitude permanente de suspicion. Il se met à distance de son interlocuteur, soit par une politesse excessive, mêlée de réticence, soit par une agressivité tantôt ouverte, tantôt déguisée. Au fond, il craint de manière exagérée la "violence" d'autrui. Il est évident que la police et la justice font souvent partie de ses premiers persécuteurs, surtout s'il a déjà été condamné. Dès lors, cette méfiance et cet a priori affectif le rendent incapable de mettre en cause son propre système de valeur. On parle de psychorigidité. Même s'il est intelligent, ce qui n'est pas toujours le cas, il ne peut pas se servir de ses capacités intellectuelles lorsqu'il est lui-même en cause. Le doute lui est aussi étranger que l'autocritique. On y voit parfois un moyen de défense contre les désirs passifs, tels que l'homosexualité inconsciente. Il est de même si fragile que la moindre critique risquerait de le détruire.
C'est pourquoi il compense son angoisse par un caractère autoritaire où il ne peut qu'avoir raison. C'est la porte ouverte à l'hypertrophie du Moi, c'est-à-dire à l'égocentrisme qui entretient l'intolérance et le mépris d'autrui. Cet orgueil démesuré peut prendre des allures d'obstination, de mégalomanie ou de fanatisme. Le paranoïaque règne alors en despote comme un gourou sur sa secte.
Lorsque ces différents traits de caractère sont suffisamment importants pour entraîner des troubles du comportement, la biographie du sujet est marquée par l'inadaptation sociale, les échecs répétés, l'isolement et la solitude. Pour lutter contre cette inertie, il utilise ordinairement deux mécanismes de défense typiquement psychotiques : le déni et la projection.
Le déni est la nette tendance à nier la vérité, parce qu'il la ressent comme trop persécutrice pour l'accepter comme telle. Il se trompe sur lui-même et sur le monde en général. D'autant que ce dernier peut être la cause de ses souffrances. Si, par exemple, il tue une femme, alors que d'ordinaire c'est un bon père de famille, il ne pourra pas regarder la réalité en face et entrera souvent dans un délire du style "j'ai rêvé avoir tué une femme". A moins qu'il ne dise "j'ai vu quelqu'un la tuer", auquel cas on parlera davantage de projection.
De manière générale, il s'agit pour lui de se déresponsabiliser, de porter au crédit d'autrui toutes ses difficultés, tous ses échecs. La victime devient l'agresseur à ses yeux, de sorte qu'elle l'a bien mérité et qu'il n'a fait que lui régler son compte : il refuse de s'impliquer. De toute façon, s'il échoue, c'est que le monde est mal fait ou qu'on lui veut du mal. Dans ces conditions, on comprend aisément que ce cercle vicieux le pousse à la récidive, surtout si le persécuteur est désigné.
Mais, avant de devenir un délire d'interprétation, la paranoïa peut prendre des formes passionnelles moins déterminantes. L'exaltation domine alors son comportement. Toute l'activité mentale est subordonnée à un postulat fondamental inébranlable : "ce projet est tout pour moi" ou "elle est mienne et elle restera mienne". Il existe trois types de délires passionnels principaux : la revendication, l'érotomanie et la jalousie.
Le délire de revendication apparaît chez un caractériel paranoïaque à l'occasion d'un préjudice. Il s'agit en fait d'une injustice vraie ou supposée, dont le sujet se croit la victime et dont il veut absolument obtenir réparation. Dans le domaine de la loi, ce sont les quérulents processifs qui portent leurs différents devant la justice pour rien. Dans le domaine de la santé, ce sont les délirants hypocondriaques qui s'insurgent contre les soins qu'on leur a donnés. Dans celui de la métaphysique, ce sont les idéalistes passionnés ou religieux. Et dans celui du savoir, ce sont les inventeurs délirants qui revendique la découverte la plus ingénieuse. Si, à ses yeux, la victime lui a causé un préjudice qui remet en cause son existence, il peut revendiquer sa mort et assumer son passage à l'acte, comme le font les terroristes. Cette situation se rapproche des tueurs en série qui expriment leur colère sur la scène du crime, au travers de poses ou de messages en ce sens. Il en est de même pour ceux qui envoient des lettres narcissiques, des objets ou des parties corporelles de leur victime aux médias et aux autorités. Rien n'exclut dans ce cas le meurtre en série, surtout dans un délire d'interprétation revendicatif systématisé.
Le délire érotomaniaque survient davantage sur fond de bouleversement psychique tourné vers l'imaginaire. Le sujet est convaincu d'être aimé par une personne d'un rang plus élevé que le sien. On distingue généralement trois phases : l'espoir, le dépit et la rancune.
Au stade de l'espoir, l'érotomane a un "coup de foudre" pathologique et démontre son amour en envoyant des cadeaux, des lettres ou en suivant cette personne partout. Bien entendu, cette dernière ne réagit pas, puisqu'il s'agit d'une relation totalement imaginaire, et même commence à prendre ses distances.
Alors, au stade du dépit, l'érotomane sombre dans une déception amoureuse prenant des allures de dépression, voire de mélancolie au sens psychiatrique du terme. Dans ce dernier cas, la tristesse se transforme en une souffrance extrêmement profonde où le suicide devient l'une des meilleures échappatoires. Mais l'érotomane peut préférer tuer son persécuteur dans un moment de reconquête de soi. Il réfléchit alors à la façon de se venger.
Puis au stade de la rancune, il profère des menaces, harcèle au téléphone, intente des procès jusqu'à finalement tuer la personne qu'il adorait.
Si le prochain être aimé ressemble d'une façon ou d'une autre à la victime, rien n'exclut le meurtre en série, surtout dans un délire d'interprétation érotomaniaque systématisé. Mais alors tout irait très vite, car les trois phases seraient réduites à leur plus simple expression. Le sujet aurait échafaudé son délire depuis longtemps et n'aurait qu'à l'extérioriser.
Le délire de jalousie consiste à transformer la relation amoureuse du couple en une relation triangulaire. Le tiers est un rival et c'est sur son image que se projette la haine accumulée par le sujet. Le début est marqué par l'apparition d'une idée fixe de jalousie, le plus souvent sans motif valable, parfois à l'occasion de faits plausibles. A la limite, tout un chacun peut à se stade éprouver les mêmes sentiments. Mais le délirant jaloux se sent outrageusement bafoué. Il se sent frustré d'un bien qui se retire de lui pour aller vers autrui. L'amour lui est dû et il ne peut supporter de le voir lui échapper. Il a pendant longtemps des doutes obsédants mêlés à la conviction d'être trompé. Il cherche la certitude : il a besoin de preuves et il fait tout pour l'établir. Il surveille, il fait surveiller, ouvre le courrier, épie les gestes et interprète tout dans le sens de sa passion destructrice. Il peut alors devenir persécuteur, s'en prenant d'ordinaire à son rival supposé, surtout dans un accès alcoolique. Mais si rien n'y fait et que l'être aimé lui semble parti pour toujours, il peut le tuer pour se l'approprier par-delà la mort. La situation, dans ces conséquences, ressemble alors à celle de l'érotomanie. Si le prochain être aimé ressemble un temps soit peu à la victime, rien n'exclut le meurtre en série, surtout dans un délire d'interprétation systématisé. Là encore, tout irait très vite.
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