Kay Admin
Messages : 41 Date d'inscription : 05/11/2007 Age : 54 Localisation : Belgique
| Sujet: Le schizophrène paranoïde Dim 3 Fév - 21:41 | |
| Le schizophrène paranoïde
Là, le sujet est un criminel potentiel car il est non seulement en conflit avec lui-même, du fait de ses deux personnalités contradictoires (schizophrénie), mais il se sent également persécuté, avec le risque d'avoir désigner son persécuteur pour s'auto défendre (paranoïa) : d'où la schizophrénie paranoïde. Par ailleurs, le délire rationalisé du paranoïaque, et développer des fantasmes explosifs d'une grande dangerosité. Enfin, le chaos psychique qui règne en lui l'angoisse terriblement et le prédispose à une dépression. Pour en sortir, il doit se revaloriser et faire appel à un délire narcissique, pour se prouver sa toute-puissance, en particulier sur autrui. Plus précisément, la dangerosité du schizophrène paranoïde tient du fait que cette maladie est la forme la plus typique et la plus complète de la schizophrénie. Elle regroupe les deux aspects négatifs (dissociation) et positifs (délire compensateur) de cette pathologie. Le sujet ne doute plus mais répond à ses interrogations en parlant de ses délires, en leur donnant corps. Il peut donc plus facilement passer à l'acte. Il entre aussi dans une dimension plus compulsive, presque curative : il se doit de dépasser le morcellement ou le clivage de son psychisme par un délire qui le réunifie. Dans un tel contexte mental, l'homicide ne peut que le soulager. Il aura même tendance à y recourir plus fréquemment, un peu comme un grand malade augmente la dose de ses médicaments. D'une certaine façon, la série criminelle le fait vivre. Il rationalise, structure et enrichit ses expériences d'étrangeté, d'influence et de dépersonnalisation. Cette réification comprend des thèmes hypocondriaques, des délires de métamorphose, de négation d'organes, de possession diabolique ou de zoophilie. Il fera donc de sa victime des représentations menaçantes, parce qu'elle le rend malade, qu'elle se métamorphose en un être inhumain, asexué, malfaisant et bestial. Les idées d'influence relèvent davantage de la suggestion, de la substitution ou de l'érotisation de la pensée. Autrement dit, il peut croire que la victime représente une tentation, contre laquelle il doit lutter pour conserver son libre arbitre. Mais on trouve aussi des thèmes scientifiques ou, à l'opposé, de persécution et de complot : il risque de devenir un cobaye s'il se laisse faire. Ainsi, son univers est purement subjectif, jusqu'à l'autisme, dans un monde fermé à toute communication. Celui-ci s'exprime dans un langage abstrait et symbolique qui est très difficile à pénétrer. Il paraît incohérent vu de l'extérieur, ou pour le moins incompréhensible, d'autant que les modes de pensées magiques sont privilégiés. L'évolution de ce délire est chaotique, décousue, sans structuration logique. Il s'appauvrit peu à peu, jusqu'à enfermer le sujet dans un autisme pauvre et de plus en plus hermétique. A moins, peut-être, qu'il ne tue. | |
|